Né le 22 Mai 1987
à Belgrade, Serbie
qui se sont succédés
pour l’accompagner
en tournois du grand chelem
brisées sous le feu
de la colère
pendant plus de 330 semaines
Si Novak Djokovic est souvent comparé à ses deux acolytes Roger Federer et Rafal Nadal, cet artisan de l’âge d’or du tennis a connu un parcours spécial, qui a forgé sa singularité. Sa différence, qui fait aussi sa force, réside dans une enfance passée en Serbie, dans un pays alors en guerre.
«Après un mois de bombardements, nous avions complètement arrêté de réagir. Je me rappelle avoir fêté mes 12 ans au club de tennis Partizan, dans lequel je jouais. Pendant qu’on me chantait joyeux anniversaire, un avion de chasse est passé au-dessus de nous». Même si Novak en parle avec la légèreté qu’on lui connaît, cette période a pourtant radicalement changé sa vie. La peur relative à ces évènements le poussera par la suite à se battre plus que quiconque pour s’imposer et faire rayonner le tennis Serbe.
J’ai levé les yeux au ciel et j’ai vu les avions qui volaient
au-dessus de moi en lâchant leurs bombes
Après une enfance passée à Kopaonik Nole et sa famille déménagent à Belgrade. Pour Novak – l’aîné de la famille – ses parents feront beaucoup de sacrifices. Ils quittent leur ville et leur restaurant pour qu’il puisse continuer à pratiquer le tennis au plus haut niveau en rejoignant le Partizan Club de Belgrade. Le jeune joueur serbe progresse vite, s’il continue « il sera dans le top 5 mondial à 17 ans », prophétise alors celle qui l’a repéré, Jelena Gencic. Pour l’ancienne entraîneuse de Monica Seles et d’autres grands noms du tennis mondial, « si un enfant de cet âge est capable de soutenir votre regard pendant 10 à 15 secondes, c’est qu’il a une capacité de concentration, de motivation et de patience au-dessus de la moyenne » dira t-elle en parlant de lui.
Dans l’émission américaine In Depth With… de Graham Bensinger, Nole raconte un événement qui l’aura changé, un des souvenirs les plus douloureux de ces deux mois et demi de bombardements incessants, passés chez son grand-père paternel.
« Nous étions chez nous, sur le point de nous endormir, quand soudain nous avons entendu une énorme explosion. Ma mère s’est précipitée, a chuté, sa tête a heurté le radiateur et elle a perdu connaissance. C’était la panique totale, nous pleurions tous parce qu’elle ne bougeait plus et qu’on entendait les bombes voler autour de nous. Finalement elle s’est réveillée, nous avons rassemblé nos affaires le plus vite possible et nous avons filé nous mettre sous l’abri. Dans la rue, il faisait noir. A mon tour, j’ai glissé sur le sol. En tombant, j’ai levé les yeux au ciel et j’ai vu les avions qui volaient au-dessus de moi en lâchant leurs bombes, tandis que le sol tremblait. C’est probablement le souvenir le plus traumatisant que j’ai de cette période. »
Alors que le tennis lui échappait, Novak revient toutefois plus déterminé qu’il ne l’a jamais été, mais son avenir s’écrira désormais loin de son pays natal. Il rejoindra l’Allemagne pour entrer dans l’Académie de tennis de Nikola Pilić, ancien joueur et entraîneur Croate.
La différence entre Novak et les autres joueurs de tennis est que les autres joueurs de tennis ne sont que des joueurs de tennis.
Ses plaies pansées et devenues cicatrices, Novak cultivera un sens aigu de la revanche et de la victoire. Par les nombreux titres qu’il a remporté tout au long de sa carrière, il est devenu une icône et incarne son pays sur la scène internationale comme peu d’athlètes y sont parvenus dans l’Histoire.
Une opiniâtreté que son père définira avec une formulation bien à lui « La différence entre Novak et les autres joueurs de tennis est que les autres joueurs de tennis ne sont que des joueurs de tennis… »
En 97 ou 98, j’étais passionné par la culture skate, on se baladait beaucoup dans la rue avec des copains, et puis on a rencontré des gars qui avait 10 ans de plus que nous, comme des grand-frères de 25 ans qui t’apprennent la vie. Avec eux on allait sur un terrain vague à côté de chez moi où des gars faisaient des fresques à la bombe, avec des scènes, des personnages, des décors etc. Ça m’a subjugué, j’ai troqué ma planche contre des bombes. Je faisais partie de ces mecs qui n’aimait ni la console ni le football, fallait bien que je fasse un truc, donc tous les week-ends on allait au terrain vague. C’est là que j’ai appris tout le côté technique du graffiti. Ça a duré des années, et forcément quand il a fallu s’orienter, faire des études, je me suis dit qu’il fallait que je fasse du dessin.
Bien sûr, en tant qu’ado on cherchait aussi le grand frisson. J’ai fait toutes les conneries, descendre sur les voies ferrées la nuit, aller peindre des trains, aller peindre des autoroutes, aller dans les tunnels de métro etc. Mais j’étais pas un grand aventurier et je n’avais pas forcément de grosses revendications, c’était plus l’envie de dessiner et de faire des trucs un peu sympa. J’étais aussi avec des mecs qui étaient beaucoup dans le dessin et j’avais envie de faire des belles fresques. On était moins dans la culture du « j’exporte mon nom partout », moins d’ego-trip. C’était plus un truc collectif où on se faisait plaisir, la semaine on trouvait un thème et le week-end on allait peindre.
Bien sûr, en tant qu’ado on cherchait aussi le grand frisson. J’ai fait toutes les conneries, descendre sur les voies ferrées la nuit, aller peindre des trains, aller peindre des autoroutes, aller dans les tunnels de métro etc. Mais j’étais pas un grand aventurier et je n’avais pas forcément de grosses revendications, c’était plus l’envie de dessiner et de faire des trucs un peu sympa. J’étais aussi avec des mecs qui étaient beaucoup dans le dessin et j’avais envie de faire des belles fresques. On était moins dans la culture du « j’exporte mon nom partout », moins d’ego-trip. C’était plus un truc collectif où on se faisait plaisir, la semaine on trouvait un thème et le week-end on allait peindre.
Il y a eu un vrai essor là-dessus en France, il y a beaucoup de business qui se sont montés autour de ça, beaucoup d’agences se sont spécialisées dans la peinture et dans le développement de l’environnement urbain. Plus les projets passent, plus on nous fait confiance, plus les gens qui viennent nous voir sont des gens sérieux avec des budgets sérieux, et les projets sont de plus en plus fous. Là c’est un terrain de tennis, mais on nous a appelés pour peindre des trains, on va peut-être avoir un projet pour peindre des avions, ça commence à être vraiment sympa.
En effet il y a beaucoup de sacrifices au début, parce que c’est un business naissant, on ne sais pas si ça va être juste un mode, si ça va passer, on ne sait pas trop comment ça va vieillir. Le graffiti est une culture qui est en train de se renouveler. Les premières images du graffiti comme on le connait, bon, j’ai pas peur de dire que je trouve que c’est un peu une image vieillissante. Les lettrages, les flèches, les persos avec les ghetto blaster et tout ça, c’est l’empreinte d’une époque, aujourd’hui c’est un peu tombé dans la culture populaire. Il fallait que les acteurs de ce milieu le réinvente. Le projet qu’on a fait, c’est une bonne façon de réinventer le truc, on trouve cet art-là dans des environnements où à la base on ne l’attendait pas du tout. Et le sport est une super passerelle pour ça, au niveau de l’esprit et de ce que ça peut représenter comme valeurs, et le côté social qu’il y a derrière, c’est percutant. Ça nous donne envie d’en faire un autre, et avec ce qu’on a appris aujourd’hui, le prochain terrain sera encore mieux, fait plus rapidement, on va taper encore plus fort quoi.
Le graffiti a été stigmatisé à fond, on l’a poussé vers le bas. Aujourd’hui quand on entend parler de graffiti dans les municipalités c’est des pauvres ateliers avec des gamins qui peignent sur des bâches, c’est un peu prostituer cette culture en un sens. Aujourd’hui il y a des mecs qui peignent dans la rue qui sont des artistes internationaux, qui vendent des toiles dans des galeries à plus de 20 000 dollars, qui sont tous les week-ends dans des pays différents, qui sont cotés sur le marché de l’art contemporain… Donc ça il faut l’expliquer, tout le monde n’a pas la même éducation avec l’art. Une des grandes avancées c’est qu’il y a de plus en plus de liberté pour les artistes, c’est ça qui va créer la vraie richesse, on fait confiance aux artistes. Les artistes deviendront meilleurs et plus forts si on leur mets dans les mains des projets qui vont les faire s’épanouir.
Comment as-tu commencé à faire ces personnages ?
J’ai eu l’idée de créer des petits personnages inspirés de la culture manga et BD il y a un moment, et j’ai commencé à faire les premières personnalisations avec le style que j’ai actuellement en 2013. Au début je faisais des images de profil Facebook pour des amis, et puis d’autres amis m’en ont aussi demandé, puis des amis d’amis, etc. J’ai commencé à avoir une bibliothèque de personnages sympas. J’ai ensuite proposé aux gens d’avoir leur propre t-shirt, et après j’ai décliné sur des thématiques de la pop culture, du sport, de la musique etc.
J’étais à Tokyo, Novak venait de faire un truc assez dingue, il venait de gagner quatre grands chelems à la suite, et je savais que c’était un joueur avec qui je voulais faire quelque chose. J’ai fait un premier t-shirt de lui que j’ai pu passer à un journaliste français qui a pu lui donner à l’U.S. Open 2016, dans les travées du tournoi. Et je n’ai pas eu de nouvelles jusqu’en 2018, pendant Roland-Garros. Un pote m’appelle pour me dire qu’une femme porte un de mes t-shirts à la télé. J’allume la télé et je vois que c’est la femme de Novak qui porte le t-shirt que je lui ai offert deux ans auparavant. Je me suis dit qu’ils avaient dû aimer, et pas mal de gens ont fait des screenshots pour savoir où se procurer le t-shirt. Au bout de quelques jours je l’ai mis en vente en reversant une partie des ventes à la fondation Novak Djokovic. Et c’est là que la femme de Novak est revenue vers moi pour me dire qu’ils aimaient beaucoup le t-shirt et l’initiative. On a répété l’opération à l’U.S.
Open, et ça a bien marché, j’en ai vendu en Chine, en Australie, aux Etats-Unis etc. A partir de là on s’est rapproché avec Lacoste pour collaborer, et aujourd’hui le personnage est sur un vrai terrain de tennis, c’est top.
Moi j’ai grandi avec la BD, dans la quatrième de couverture de télé poche il y avait une page de BD boule & Bill, c’est là que j’ai commencé à dessiner, en CP ou CE1. Et il y avait aussi toute la vague des mangas japonais qui arrivait en France, c’est ce qui m’a donné envie de faire ça. Quand j’ai commencé en 2013, il y avait aussi une grosse mode des Bitstrips, les avatars snapchat, maintenant c’est passé, mais encore aujourd’hui beaucoup ont des images de profil d’avatars iPhone. C’est aussi dans l’ère du temps qu’il y ait des avatars un peu partout.
Je suis fan de sport depuis tout petit, foot, basket, tennis, grâce à mon grand-frère et mon père. Je jouais beaucoup et je dessinais aussi beaucoup, et je savais que j’allais faire un boulot en rapport avec le design ou l’art. En grandissant, j’ai vu que je pouvais allier les deux, et j’ai utilisé des connexions que j’ai avec des joueurs de basket, de rugby, et de handball, pour gagner en visibilité sur mon projet.
Moins aujourd’hui, je faisais beaucoup de foot, de basket, et j’ai toujours aimé le tennis, sans avoir l’occasion de pouvoir y jouer beaucoup, c’est marrant de voir le terrain de Clichy, c’est le genre de terrain que j’aurais dû avoir quand j’étais petit. (rires) C’est pour ça que je suis très content d’avoir collaboré avec Etendart et Opéra sur ce projet, le fait de passer du textile, du motion design, au street art, sur un projet de terrain de tennis, c’est vraiment super. En tant que fan de dessin et de tennis j’aurais vraiment aimé avoir un terrain comme ça quand j’étais petit pour apprendre, c’est vraiment un très beau projet et une super initiative.
Chaque semaine:
1h de tennis,
+ au choix:
2h d’éloquence,
ou 2h de programmation informatique,
ou 1h de cours d’anglais.
Où et quand ?
Les cours de tennis ont lieu au Stade Racine à Clichy-la-Garenne, et les autres cours sont donnés à côté, chez Etendart, au 6 rue des Bateliers.
Tennis: Lundi, mardi, mercredi, ou jeudi de 18h15 à 20h15.
Eloquence: Jeudi de 18h15 à 20h15.
Programmation informatique: Mardi de 18h15 à 20h15.
Anglais: Lundi de 18h15 à 19h15.
Retrouvez dans cette rubrique le meilleur des contenus Instagram en lien avec le projet Djokovic by Courtside. Vous voulez aussi y figurer ? Rien de plus simple, on vous explique tout !
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